Fly me to the moon...

Ce midi, je suis allée chercher ma carte de séjour à la préfecture de Grenoble. Je sais, cette news ne mérite pas un article me direz-vous, mais ça a affecté largement mon humeur du jour. Hé oui, faire la queue pendant 30 minutes pour recevoir la carte sésame qui me donnera le droit de rester ici encore un an, c'est pas quelque chose de facile. Pendant ces longues minutes de queue, écouteurs sur les oreilles, je me surprends à réfléchir de ce statut d'étrangère qui me dérange profondément. Mais que l'on s'y méprenne pas, c'est pas ma nationalité marocaine qui me dérange, c'est plutot les froideurs de l'administration.
Depuis trois ans que je suis expatriée, j'arrive à me persuader tous les jours que je suis pas aussi loin des miens. Au milieu de mes amis, je me sens bien, je partage leur culture, je connais leurs chansons d'enfance, leurs blagues, leur humour. Je sens un peu de France en moi, mais il suffit que j'aille faire la queue 30 minutes à la préfecture pour que je perde toute confiance, et que j'entende l'appel de ma partie qui résonne et me demande de rentrer chez moi, là ou je me sentirai jamais de trop.
Ceci dit, cette humeur ne durera pas trop longtemps je crois, parce qu'à part le gichet des étrangers à la préfecture, rien ni personne ici me traite différemment...